Je coupe, je tranche, je taille, j'incise, je cisaille, je lacère, j'ampute, je décapite, je démembre…

Une table, des ciseaux, de la colle et des images en pagaille, voilà l'arsenal du photo-monteur.Utiliser le photomontage comme pratique artistique pour concevoir des images permet de faire "machine arrière". C'est aussi être conscient que la photographie est un art et de douter soi-même d'en produire au travers de cette seule technique. Le photomontage apparaît soudain comme une évidence, comme un acte des plus signifiant, parfaitement contemporain, adapté au contexte actuel d'un flot incessant de toute forme d'information visuelle et plastique.Le photomontage demande alors une certaine maitrise de la mémoire. Loin d'être une activité iconoclaste, il relève plutôt d'un "animisme des images", "d'un polythéisme de la vision". Concevoir et réaliser manuellement avec des outils simples et communs des photomontages représente l'un des actes les plus significatif pour un créateur qui souhaiterait réaliser des images sensibles chargées d'extrêmes tensions.


I cut, I slice, I make incisions, I snip, I slash, I hack off, behead, I dismember… A table, scissors, some glue and images in shambles - Voila ! the arsenal of a photomontage artist. Using photomontage as an artistic practice for conceiving images allows one to take a setback. It also means being conscious of the fact that photography is an art, while remaining skeptical of the ability to produce art through this single technique. Then the photomontage suddenly reveals itself as evidence, as a most meaningful act, perfectly contemporary, adapted to the current context of a permanent flow of visual and plastic information of all kinds of forms. Photomontage calls for a certain mastery of memory. Far from being an iconoclastic activity, it rather falls under a certain animism of images, a visual polytheism.Conceiving and manually producing photomontages with simple and common tools is a meaningful act that allows create sensitive images, charged with extreme tensions.

Vincent Michéa.

 

 
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